Atelier sur les enjeux de la désinformation en périodes pré et post électorales au Sénégal
Le CEDEM réussit le défi de l'organisation et de la qualité.
Le Centre de Recherche pour la Démocratie, l'Éducation aux Médias et le Multilinguisme (CEDEM) a relevé le défi d'organisation et de qualité à l'occasion de l'atelier national de sensibilisation et de concertation sur la désinformation, organisée le mardi 31 janvier 2024. Cet atelier, qui s’inscrit dans le cadre de la campagne de sensibilisation en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024, visait à renforcer, à travers les médias communautaires et la société civile, la résilience des citoyens face aux flux de désinformations pouvant résulter de ce futur joug électoral. L'événement a été marqué par une bonne présence, mais surtout par la qualité des experts et interventions.
Ils étaient une dizaine de panélistes horizons divers et complémentaires réunis autour de la question de la désinformation en période électorale pour partager leurs avis d'experts et expériences en la matière. De la théorie à l'expérience pratique, ces experts ont abordé la thématique sous différents aspects.
Le CEDEM a choisi le moment opportun pour sensibiliser grand public, société civile et médias de la sensibilité de l'échéance électorale en ligne de mire et contexte dans lequel est actuellement le Sénégal. Conscients de cette sensibilité, ces panelistes ont tenu à apporter leur contribution dans cette campagne de sensibilisation face au fléau de la désinformation et des fact-checkings, lesquels sont définis comme pratiques et techniques de communication visant à influencer l'opinion publique en diffusant volontairement des informations fausses ou biaisées. Les panelistes sont unanimes que la désinformation est un danger pour la démocratie et pour la stabilité politique.
Des panels de haute facture.
Après une ouverture présidée par M. Ousseynou Dieng Représentant du ministre des Télécommunications et de l'économie numérique, la journée a été au rythme de cinq panels, tous aussi intéressants les uns que les autres.
Le premier panel sur les acteurs, facteurs et mécanismes de la désinformation a permis à l'administratrice du CEDEM Dr Fatoumata Ly Fall et sa collaboratrice Mme Amayelle Ka Ndiaye de camper les débats. Elles ont abordé l'importance de l'identification de ces trois aspects précités pour une meilleure appréhension de la problématique.
Dans le panel 2 sur l'impact de la désinformation sur la démocratie et la stabilité régionale et sous régionale modéré par Thierno Souleymane Diop Niang, le Dr. Yacine Diagne du Cesti et Mamadou Thior du Cored ont fait étalage de la dangerosité de la désinformation ; non sans faire prendre conscience de la prolifération de « diffuseurs » avec l'internet et les réseaux sociaux. Ils ont rappelé en substance, tout comme Diatou Cissé Coulibaly présente dans la salle, que le journaliste épris d'éthique et de déontologie est toujours en place et que « l'erreur » est à chercher chez les intrus qui, avec moins de rigueur, transgressent les vertus que requiert le métier d'informer. Il est très rare de voir un journaliste sorti du Cesti faire l'objet de plainte, parce qu'étant toujours à cheval sur l'éthique et les bonnes pratiques du métier, rappelle Dr. Yacine Diagne.
Pour revenir au contexte qui a inspiré la tenue de l'atelier, à savoir l'élection présidentielle du 25 Février prochain, le troisième panel a été axé sur la désinformation et processus électoral au Sénégal. L'assistance a eu droit à un cours magistral des experts électoraux Ndiaga Sylla et Dr.
Adama Sadio sur les imperfections et autres réalités du processus, en comparaison avec d’autres pays, permettant aux différents publics d'avoir des éléments d'appréciation pour mieux appréhender les informations et désinformations y afférentes.
Le quatrième panel qui a traité de la désinformation et les droits humains a permis à Alioune Tine
(Africa Jom Center) et Alfred Bulakali (Article 19) sur la frontière entre la liberté d'expression, la liberté d'information et la désinformation, et jusqu'à quel degré la désinformation peut être un élément à double tranchant pour les droits humains.
La journée s'est clôturée par le dernier panel sur les « différentes approches préconisées pour contrer la désinformation. Le journaliste de renom Mamadou Sy Albert, Christian Nguie et Bilal Tairou (Code for Africa) ont largement étalé leur bonne maîtrise du sujet. Mamadou Sy Albert tant de la relation entre le journalisme et la désinformation, Messieurs Nguie et Tairou tant dans leurs expertises à traquer et annihiler la désinformation, de la source à la plateforme de publication.
A l’issue de cette journée studieuse marquée par la richesse des échanges, le CEDEM a eu à exprimer son satisfecit et à remercier le bouquet d'experts qui a fait montre d'une bonne maîtrise des sujets abordés.
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A propos du CEDEM :
Le Centre de Recherche pour la Démocratie, l'Éducation aux Médias et le Multilinguisme (CEDEM) est un organe de réflexion spécialisé dans l'éducation et l'analyse des domaines liés aux médias, aÌ€ la démocratie et au multilinguisme.
Sa mission : éclairer les enjeux médiatiques tout en favorisant l'éducation et l'engagement démocratique au sein de la société. Au-delà du cadre académique, le CEDEM s'engage activement au service des communautés. Les membres du CEDEM mettront en pratique leur expertise et expérience pour contribuer au progrès sociétal.